jeudi

Faiblesse et suffisance.

Quand on naît en la plèbe du Ragoustan et qu’on a le malheur d’être à demi éduqué, on oscille à l’heure des choix entre le suicide, le travail ou les deux.


Le vaincu se cache. C’est sa victoire.


Toujours, à l’instant décisif, gâcher sa chance… Pas assez chanceuse… Pas du tout danseuse.


Question anxieuse d’une maîtresse éphémère : « Comment peux tu vivre ? » . La réponse ne m’appartient pas.


Si j’étais né pour être sauvé ?


Hélas la magie m’abandonne aux jours longs.


Pardonnez mon langage abrupt.


Cesser de se vautrer dans le glauque émouvant.


Le grand Maître. C ‘est moi.


On a tant comploté contre moi que je pourrais me croire empereur.


Je ne vais pas préciser ici ce que c’est que l’esprit. Ces explications sont toujours réclamées par des gens sans esprit.


Suis je prêt à l’emploi ?


Lumière blanche : reflet de soleil contre nuage noir. J’abaisse lunettes noires pour m’aveugler d’avantage.


Qu’on songe à la somme de prétention qu’il faut avoir pour oser vivre.


- Pourquoi es tu gentil ?
- Parce que je suis faible.


A la frustration préférons la chasteté.


La maturité : simplement se trouver du côté de la force.


On m’a traité de nazi, de terroriste, de minable. En effet, je suis un peu tout cela, oui, à mon petit niveau.


A quoi bon ces richesses que personne ne nous envie ?




L’orgueil et l’ennui sont deux anges mauvais remontés de l’enfer pour infester nos vies de léthargies amères. Les bourgeoiseux artistes ne nous aideront pas,
dont le talent patauge tantôt dans l’eau croupie, tantôt dans l’eau de rose.
Tous plus ou moins moroses d’avoir vendu leurs pas.
Leurs ailes qu’on suppose.


Travailler ? Pas question ! Nous sommes fatigués,
Fainéants comme des lions et ne chassant jamais.
Fuyant plutôt la biche qui nous est destinée,
de peur qu’en sa furie elle nous fasse des plaies.


Il n’est point d’autre sort quand l’orgueil et l’ennui,
fiers comme des paons se pavanent en goguette,
bras dessus bras dessous dans la ville menteuse,
l’un à la bouche heureuse l’autre à la face grise,
que de frôler la lune et s’émietter sans bruit, dans la nuit.


Etions faits pour la houe, et non pour les dégoûts.
L’orgueil et l’ennui sont anges trop terribles pour nous.

Jean Artus Boniface



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