dimanche

Des poisons et de leurs effets

Tout mon corps palpite sous l’effet des poisons versés à ras bord.


Pour tour à tour séduire, supporter puis se passer des femmes, il vaut mieux que le tonneau soit plein.


Il est trop connu que l’alcool ouvre les portes à toutes les folies. Combien de ces jeunes gens auraient ils vu le jour sans la bestiale ivresse de leurs parents.


Tu veux oublier ? Bois une rafale !


Nuages : fumées humides.


La tristesse vient de nulle part ou peut être du temps. Qui semble parfois si long, même à Piopolis. Où il ne fait pas bon être triste.


« J’ai avalé un rapace vivant pour mon petit déjeuner », se vantait Ariel, la gueule encore pleine de plumes.


Depuis que je ne bois plus, mes glandes secrètent des sucs qui non seulement ne me font rien oublier, mais semblent me détruire encore plus sûrement.


Brisé par les illusions des autres.


Un délire aux lèvres tachées de vin.


« Je suis le dernier opposant au grand maître ! » , me dit Ariel en avalant une nouvelle poignée de propodil.


Cette journée fût si affreuse qu’elle aurait mérité les drogues dont je me suis passé.


« Tu t’es vu quand t’as pas bu ? »


Oui, mais le politiquement correct donne le cancer.


J’ai connu un type à qui on avait changé le foie deux fois. Il n’a pas supporté, il est mort dans d’atroces souffrances.


Alcool, tabac, propodil… petits suicides indispensables pour se sentir à l’aise dans l’air pollué de Piopolis.


Tel une femme j’ai besoin de me remplir.


Cet homme à l’air sympathique uniquement quand il baille. Il doit l’être aussi quand il dort…


Sauf s’il ronfle.


Etre mis au monde pour aussitôt s’immerger dans l’acide.

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Monsieur Valer,
Comment osez-vous parler de la sorte du Ragoustan, espèce d'ignoble petite mouche à formol! Moi-même petit-fils et arrière petit-fils de ragoustanais-de souche!, contraint à l'exil pour les raisons malheureuses sur lesquelles je ne reviendrai pas, sachez que je tiens pour méprisable la légereté avec laquelle vous dépeignez Piopolis, ce nid à cloporttes sans honneur. je vous suspecterais presque de révisionisme, si vous n'étiez aussi bête. Même ici-où il fait plutôt froid, vous m'obligez à la lecture de vos imbécilités à sortir vomir dans la neige, plusieurs fois par jour, et croyez-moi ce n'est pas du tout agréable par -62° celcius, surtout sous le regard des éléphants de mer qui couinent tant qu'ils peuvent. Tout ça à cause de vous. Sale type! Asticot! Mauvais français! Mopnsieur Valier, je vous crache à la gueule.
Maltus Cheval, principal adjoint du collège Gérard Lenormand
Terre Adélie

5:49 PM  
Anonymous Anonyme said...

Cher Maltus Cheval

Je prend note d'une fureur dont je ne puis faire l'objet, n'étant en définitive qu'un petit fonctionnaire, un obscur linguiste, un minuscule chercheur, un humble ethnographe à qui fut donné l'ordre d'étudier le Ragoustan déclinant et sa capitale Piopolis. Tâche à ce point inhumaine et ingrate qu'il me vient bien souvent l'envie-vous m'entendez , l'envie- de démissionner d'un bureau des études ragoustanaises peuplé de capitulards qui non seulement ne connaissent rien au Ragoustan mais s'en foutent comme de l'an 40. Quant à l'"auteur" d'adieu Piopolis, de trifouiller et traduire méticuleusement,
laborieusement ,
pendant des jours et des nuits son ordure me conduit à le haïr à un degré tel que même vous, Maltus,sans vouloir vous blesser, ne pourriez atteindre qu'avec peine. Ah que certains labeurs sont durs aux chrétiens ! Cher, digne Maltus Cheval , Comprenez vous à présent pourquoi votre courroux pourtant si légitime cherche toujours sa cible ? Oui je le crois car, au delà de sa mâle indignation, j'ai reconnu dans le principal adjoint du collège Gérard Lenormand un vrai serviteur de l'état, un de ces homme de devoir que je me flatte parfois, le dimanche à table, moi aussi d'incarner. Puisse celui ci se trouver pleinement convaincu de toute ma sympathie. Fraternellement.

Patrick Chevalier.

Directeur du B.E.A


P.S
Pourriez vous me faire parvenir un peu de cet alcool de phoque dont un collègue du bureau des études adéliennes m'a dit le plus grand bien à:

Patrick Chevalier
B.E.A
Institut français
des civilisations disparues
Bat B. Coul J. Porte Z
Etage 7
115 Avenue Evariste Malrand
75OO7 PARIS

1:06 AM  
Anonymous Anonyme said...

Monsieur Patrick Chevalier,
(pardonnez-moi d'avoir écorché votre nom, avec mon grand âge, mon oeil valide est bien fatigué, je n'y vois plus guère en raison de la lumière si particulière de ces contrées sauvages, six mois de jour, six mois d'obscurité, on a beau être habitué, n'est-ce pas ça fatigue...mais passons,j'ai dû confondre votre nom avec celui d'un chansonnier à la mode, voilà tout)
Monsieur Chevalier donc, ainsi je me trompais de cible, ainsi j'ai confondu! Vous n'étiez point le porte-voix de cet infâme saligaud, mais un seviteur zélé accomplissant sa tâche avec abnégation, droit et fier comme son grand-père! Allons c'est mieux, je reconnais à votre courrier la voix modeste et tenace du fonctionnaire modèle, celle-là que j'essaie moi-même d'honorer. Voie étroite et solitaire, chemin bordé d'orties et des coups bas de subordonnés veules et véreux. Je comprends votre abattement, votre légitime amertume. Comme nous avons souffert! Mais courage mon petit, la voie est étroite, mais la tâche est belle! Dans mes bras mon jeune ami! Ainsi vos erreurs seraient dues à l'ignorance, l'inexpérience, peut-être même la jeunesse, et comment pourrait-il en être autrement, et comment vous en vouloir? Quand on parle du Ragoustan, il est inévitable de comettre quelques faux pas. D'ailleurs au fond qui a raison: l'arrière petit-fils d'exilé politique( mon arrière grand-père Jean-Marcel Grumeau, plus connu sous le sobriquet de Petit Bulot) ou l'humble chercheur qui exhume, traque la vérité, cherche le vivant derrière le mort. Hein? Mon pauvre monsieur Chevalier, j'ai été bien méchant avec vous! Mon vieux cuir tanné rougit de honte et d'émotion. Comme je me sens coupable, comme je m'en veux! Comprenez-le, c'est un vieillard qui vous parle, comme il se doit j'ai mes périodes d'absence, je bave aussi un peu hélas quelquefois. Mon petit, pardonnez mon injuste courroux, serrons-nous virilement la main( pour ma part, la gauche si vous n'y êtes pas hostile, j'ai perdu la main droite dans la gueule d'un morse et je sais par expérience qu'il n'est pas agréable de manipuler mon moignon). Que ces quelques larmes séniles scellent notre réconciliation! Vive la France, vive le Ragoustan libre!
Fonctionnairement vôtre.
Maltus Cheval
Principal Adjoint du collège Gérard Lenormand, Terre Adélie
(courrier suit)

P.S. Ca amusera peut-être un chercheur tel que vous de savoir que j'ai égalemment une descendance avérée avec le grand homme que fut Fernand Crouton, cocepteur et architecte du formidable phare Ar Menn, entre Raz et Sein, que d'années de souffrances et d'obstination! Une rue sur L'île porte son nom, j'y ai moi-même résidé un temps.

RE P.S. Pour l'alcool d'ambre de phoque, comptez sur moi, j'en confectionne encore moi-même quelques gallons l'hiver en fonction du climat. Ca tue le temps et puis j'ai gardé la main leste! Vous allez voir, ça pique un peu mais ça fait du bien par où ça passe!
Dans l'attente de vous lire
Fraternellement
Votre dévoué Maltus

12:20 PM  

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